top of page
Haut de page

HISTOIRE

Chronologie

Chronologie

 

Milieu 15ème siècle :

L’île de Thiabé a été découverte par les Espagnols.

 

Milieu du 17ème siècle :

L’île est le refuge d’une centaine de pirates. Une femme est à leur tête : Jacquotte Delahaye.

1658 : L’indépendance de l’île est signée

1663 : Mort de Jacquotte Delahaye

Fin 19e siècle :

Une épidémie détruit plus de la moitié de la population. Les héritiers abandonnent l’île.

 

Début du 20ème siècle :

L'Argentine décide de réintégrer cette île au territoire national sans y parvenir.

1920 : le gouvernement argentin contacte Honoré Ferrant et lui apprend qu’il est propriétaire de l’Ile de Thiabé.

15 juin 1921 : Honoré et Ismérie partent pour une traversée Le Havre - New York.

Septembre 1923 : Arrivée en Argentine 2 ans après, à Buenos Aires.

Décembre 1927 : Départ vers Thiabé sur leur bateau l'Hippocorne II. Ils sont sept à bord. Premières constructions… Non-propriété sur l’île.

Fin 1928 : Le réseau d'eau est élargi.

Mars 1929 : Voyage d'Honoré durant un an sur le continent américain.

Février 1930 : Cinq familles en plus sur l'île. Nouveau nom : Thiabé.

1930 : Construction du premier village : Nuestra Casa.

Juillet 1930 : Vote pour l'absence d'argent et de division du temps sur l’île.

1931 : Défrichement et travail de la terre.

1932 : Maison du savoir : première construction à vocation collective.

1937 : Première éolienne et batterie.

Avant 2° guerre mondiale : Première vague migratoire.

Après 2° guerre mondiale : Seconde vague migratoire.

 

Années 40 : Démocratie

1946 : Charte + Greeting Casa

Années 50 : Fêtes communautaires instaurées.

1953 : Premier Kahlé - centre de soins.

1958 : Première délégation pour la recherche de techniques de soin dans le monde.

Années 1960-70 : Les années créatives.

1962 : Délégations "matérielles" et "immatérielles"

Années 70 : Troisième vague migratoire, conséquence de l’envoi de délégations.

1974 : Première crise logistique.

1976 : Deux nouvelles villes :  Taspitiamas et Revès.

1979 : Habitats collectifs.

 

Années 2000 : Quatrième vague migratoire

Lexique :

Thiabé : D'après les initiales de nos ancêtres, Tayel, Honoré, Ismérie, Amaru, Bénito et Élisabeth. 

Nuestra Casa : nom du premier village, signifie « notre maison » en Espagnol)

Greeting Casa : maison d’accueil des étrangers).

Kahlé :  le centre de soin (mot yurouba)

Colmena : lieu communautaire (ruche en espagnol)

Taspitiamas et Revès : deux villages du Sud

Nakamal  : lieu de dégustation du Tangki, boisson de la parole

Hooholo : décider en Hawaîen.

Poignée de main - bouchée de pain = une poignée de pain

Lexique
Détails de l'histoire : Jacquotte

 

Les détails de notre Histoire

Jacquotte Delahaye

L’île de Thiabé a été découverte à la fin du 15ème siècle, par les Espagnols.

 

En plein âge d’or de la piraterie, au milieu du 17ème siècle, l’île est le refuge d’une centaine de pirates. Une femme est à leur tête : Jacquotte Delahaye.

 

Elle est la fille d'un Français expatrié en Haïti au 16ème siècle et d'une mère native de l’île. Elle perd cette dernière le jour de son arrivée au monde. A la mort de son père assassiné, elle décide de devenir pirate pour prendre sa revanche. Très active dans la mer des Caraïbes, elle se fait capturer de nombreuses fois mais parvient à s'échapper en se faisant mourir et revivre sous un alter-ego masculin. A son retour sur l'île, elle sera surnommée "Revenue de la mort rouge" en référence à sa chevelure de feu. Leader d'un important groupe de pirates, elle parviendra même à faire d'une petite île des caraïbes sa propriété en 1657 (elle a 27 ans) et la baptisera “La république des flibustiers” .

 

Le flibustier (proprement dit « libre faiseur de butin ») est un corsaire des Antilles qui va sus à l'Espagnol aux XVIIè et XVIIIè siècle (ce n'est pas un pirate !).

 

 

Elle négocie avec l’Espagne son retrait de ses eaux territoriales dans les Antilles contre une terre où elle pourrait s’installer avec son équipage, de fait elle propose de faire la paix.

Le gouvernement espagnol accepte et cède à la jeune femme une île occupée par des pirates, la Isla de los boucanieros qui se situe à S 42 degré, W 42 degré.

 

Les espagnols espèrent qu’en donnant le titre de propriété à Jacquotte, elle va y amener les flibustiers des Antilles, qui vont s’entretuer avec les pirates déjà en place sur l’île. Ils espèrent faire ainsi d’une pierre deux coup en se débarrassant des deux factions gênantes. Elle offre donc l’île et avec elle les eaux qui l’entourent, en compensation d’une tranquillité dans la région des Antilles.

 

Des documents attestant l'indépendance de l’île sont signés. Depuis, le gouvernement argentin n’est jamais revenu sur cet accord, peu intéressé par l’île. Thiabé a en effet des caractéristiques magnétiques peu communes, qui peuvent perturber les instruments ou faire perdre le nord à un navigateur. L’Argentine n’a jamais pu en faire une base militaire et stratégique fiable. Thiabé n’a par ailleurs aucun attrait économique.

Descendance

Descendance

En véritable meneuse, Jacquotte Delahaye parvient à faire déposer les armes à tous les flibustiers sous ses ordres, et aux pirates de l’île. Elle décide d’y créer une société autonome. Les corsaires désormais à terre, construisent des habitations et exploitent les ressources de l’île. Petit à petit, il s’y organise une vie autonome.

Jacquotte Delahaye meurt en 1663, à 36 ans.

Sa fille, Dinah Delahaye continuera le projet de sa mère, ainsi que sa descendance après elle.

A la fin du 19e siècle, une épidémie détruit plus de la moitié de la population. Face à cette menace, les héritiers abandonnent l’île, emportant avec eux leur acte de propriété, les coordonnées de localisation et le “carnet de renseignements” de l’île.

 

Début du 20ème siècle, l'Argentine décide de réintégrer cette île au territoire national. Elle cherche les propriétaires, donc les descendants de Jacquotte. Après de longues recherches, elle trouve le dernier héritier des documents de propriété et entre en contact avec lui. Il s’agit d’Honoré Ferrant, résidant à Coolus, département de la Marne, région Grand Est, en France. Contre toute attente, Honoré Ferrant, qui n’était pas au courant de l’existence de cet héritage, refuse de rendre l’île aux Argentins et décide de s'y installer.

Honoré Ferrant

Honoré Ferrant

Nous sommes en 1919 lorsque Honoré Ferrant rentre enfin chez lui après la Grande Guerre. Il doit s'occuper de ses parents, qui meurent quelques semaines après son retour, de la grippe espagnole. Ses deux frères ainés étant morts pendant la guerre, il hérite seul d'un petit terrain. Il réussit à le vendre à sa commune, qui décide d’y construire un monument aux morts.

Il vit chichement pendant un an chez sa fiancée Ismérie à Coolus, ne sachant pas encore quoi faire de son héritage.

Honoré est un rêveur. Etant fils de maître d’école, il est éduqué. Il connait sa

géographie et connaît l’Argentine. Quand en 1920 le gouvernement Argentin le contacte

et lui apprend qu’il est propriétaire de l’île de Thiabé, il convainc sa compagne

Ismérie de traverser la France et l’Océan Atlantique pour commencer une nouvelle vie

loin de la guerre et de la grisaille. Son petit pécule leur paie un voyage confortable

au sein de la Compagnie Générale Transatlantique à bord du célèbre paquebot “Le Paris”.

Ils partent le 15 juin 1921 pour une traversée Le Havre - New York, en seconde classe.

C’est le plein âge d’or de la navigation d’après guerre.

 

Ils arrivent en Argentine deux ans après, en septembre 1923, à Buenos Aires. A cette époque, la ville est un immense port, ouvert sur le monde. L’Argentine est en pleine ébullition. En 1923 : les grèves se multiplient, le gouvernement réprime durement les ouvriers rebelles, bien souvent des indigènes.

Ils se font des amis parmi les immigrés venus en masse de toute l’Europe après la guerre : Italiens, Français, Espagnols, mais aussi parmi les indiens autochtones…

Avec les événements qui bouleversent le pays, Honoré s’intéresse à la politique locale, mais souhaite toujours aller vivre sur son île, avec sa femme et quelques-uns de ses nouveaux amis.

 

Honoré et sa femme réalisent que Thiabé est une terre inconnue de la population argentine. Elle est inhabitée. Le voyage pour s’y rendre va sans doute s’avérer plus compliqué que prévu, ainsi que l’installation et la survie une fois sur place. Tous ensemble, ils décident alors de préparer un bateau solide qu’ils pourront charger d’une cargaison apte à leur permettre de faire face à leurs premiers temps sur l’ile. Ce sera l'Hippocorne II, baptisé ainsi en hommage au bateau de Jacquotte. 

Départ

Départ

Ils embarquent sur leur bateau en décembre 1927. Ils sont sept à bord :

  • Honoré et sa femme Ismérie

  • Amaru et Tayel : un couple d’indiens Cachalquis militants pour la cause paysanne

  • Gina : une orpheline italienne qui veut changer de vie et a embarqué clandestinement (ils la découvrent en route), elle ne donnera pas son initiale à notre île.

  • Bénito le jeune capitaine du navire, 40 ans et 20 ans de navigation. Il connait les vents, sait se débrouiller, et a déjà entendu parler de cette île.

  • Elisabeth, 22 ans, orpheline d’une famille d’aristocrates anglais. 

 

Avant leur départ, ils décident d'appeler l'île "Thiabé" en prenant chaque première lettre de leur prénom. Seule Gina, qu'ils découvrirent quelques jours après leur départ, ne donne pas son initiale pour composer le nom de l'île.

Thiabé se situe au carrefour de plusieurs courants marins : courant des Malouines (froid, qui va du sud au nord) et courant du Brésil (chaud, qui va du nord au sud). De plus, l’île se situe sur le chemin des 40ème rugissants (vents qui vont d’ouest en est).

Arrivée sur l'île

Arrivée sur l’île

En arrivant sur l’île, ils découvrent d'anciens pontons en hauteur, peuplés de milliers d’oiseaux. Ces vieilles constructions leur permettent un accostage assez facile. Très rapidement, ils découvrent la Cala piratas, protégée des vents où ils installent leur bateau. Ils vivent à son bord les premiers temps. Ils construisent bien vite un ponton, des maisons, un potager et une plus petite embarcation pour la pêche.

 

Sur l’île, il reste des vestiges du passage des pirates : système de captation de l’eau, habitations troglodytes, chemins de terre ou  grossièrement pavés. Ils se servent de ces éléments pour construire leur premier village.

Ils remettent en fonction le système de captation de la source qui se situe au fond d’une crique.

 

Pendant leur première année, ils réalisent que l’île connait une température constante toute l’année, entre 16 et 25°C.

Ils découvrent un cimetière de bateaux dans le sud ouest de l’ile, avec parfois encore leurs cargaisons à bord, très hétéroclites.

Ils construisent grâce aux savoirs de l’indien Amaru leurs premières habitations en bois et torchis. Honoré imagine des habitations individuelles et collectives. Ils décident ensemble qu'il n'y aura pas de propriété individuelle sur l'île. La terre sur laquelle est construite leurs maisons appartient à tous.

Premier voyage en dehors de l'île

A la fin de l'année 1928, le réseau d'eau est agrandi. Le défrichement de nouvelles terres permet la venue de futurs habitants qu'Honoré et Ismérie, avec l'accord de leurs amis, comptent ramener de leur voyage sur le continent.

 

Ils partent en mars 1929 pour un voyage d'un an sur le continent américain. Ce qu'ils vont observer de ce monde en pleine mutation va les conforter dans leur projet. La crise aux USA et dans la plupart des pays d'Amérique latine les bouleverse. Le rapport qu'entretiennent les hommes à l’argent, leur semble prendre des proportions malsaines.

Ils rencontrent cependant des personnes dans toutes sortes de milieux qui les séduisent par leur capacité à inventer et créer des moments de bonheur. La plupart de ces personnes ne pose pas l’argent comme valeur de référence. Ils portent leur attention sur la bienveillance et la capacité à profiter du moment présent.

Honoré et Ismerie ne sont pas dans une démarche de recrutement pour l'île mais très naturellement et petit à petit, ils vont susciter l'enthousiasme et la curiosité des gens qu'ils vont rencontrer.

 

A leur retour sur Thiabé en février 1930, ils seront accompagnés par 5 familles. C'est la première vague migratoire d'une longue série à venir…

 

La première construction à usage collectif est érigée en 1932 (au bout de cinq ans de présence sur l’ile). Elle est appelée Maison du Savoir et contient tous les objets historiques de l’île, les malles de livres qu'Honoré a hérité de son père instituteur, ainsi que celles d’Elisabeth.

Organisation : Les premiers pas

En 1930, Ils décident peu après leur arrivée d'instaurer une règle primordiale :

L’utilisation de l’argent sur l'île est interdite au bénéfice du troc. L’argent ne doit servir qu’au financement des voyages sur le continent, et à l’achat de matériaux introuvables sur place.

Les règles de vie s’imposent d’elles mêmes : chacun participe à l’effort collectif dans la mesure de ses capacités. Les Thiabés se réunissent quotidiennement en fin de journée pour parler des avancements de travaux mais également pour des débats philosophiques dans la Maison des Savoirs. C’est lors de ces débats que les grandes lignes éthiques et morales de leur nouvelle société vont se dessiner et être entérinées.

Une volonté commune se décide : construire une société d’individus libres et égaux, respectant la nature et cultivant le bonheur.

 

Le premier village est construit sur la Cala Piratas (l’anse pirate). Ils le nomment Nuestra Casa (= notre maison en Espagnol). Il dispose d’un accès exceptionnel sur la mer (ancien ponton des pirates) et d’un réseau d’eau potable équipé d’une pompe manuelle. Les premiers habitants décident d’organiser le village en îlots de maisons, chaque îlot disposant d’un terrain commun (au centre) dédié aux cultures potagères et d’un système de récupération de pluie pour l’arrosage et l’hygiène domestique.

 

Les animaux (ovins, bovins, chevaux, mulets) ramenés du continent sont parqués à 500 m du village où une ferme sera construite et petit à petit équipée pour faire du fromage.

 

Durant l’année 1931, des efforts considérables sont déployés pour développer la culture céréalière : défrichement de parcelles, fabrication d’outils et engins pour le labour, construction d’un moulin à aubes.

 

Au coucher du soleil, les habitants se réunissent pour jouer, parler, philosopher, danser, faire de la musique et manger. Ces moments sont aussi importants que les temps de travail et permettent de resserrer les liens entres les habitants et apaiser les tensions liées au travaux qui peuvent parfois être épuisants.

 

Entre 1935 et 1940, le village s’agrandit et atteint les 60 habitants dont la moitié sont des enfants. Un nouvel arrivant rencontré par Honoré lors de son voyage en 1929 aux Etats-Unis apporte avec lui une nouvelle technologie : une petite éolienne et des batteries. Développée dans les fermes des grandes plaines américaines cette éolienne va produire une puissance de 1 à 3KW et va révolutionner la vie sur l’île. Dans un premier temps, l’électricité va être utilisée principalement pour faciliter les tâches collectives (pompe à eau, éclairage…)

 

L’enseignement n’est pas encore institutionnalisé à la fin des années trente. C’est Honoré qui passe la plupart de son temps avec les enfants à parcourir et observer l’île afin de leur apprendre  à partir de situations concrètes des notions de biologie, de mathématique, d’histoire et de français (langue qui est pour l’instant la plus utilisée sur l’île grâce au cours réguliers qu’Honoré a mis en place avec tous les adultes).

Les années 40 et 50 : réparation de la guerre

Lors de ces deux décennies, la population va passer de 60 à 410 habitants. Le village de la Tortue s’agrandit toujours sur le modèle des îlots de maisons. Les éoliennes se multiplient, permettant la lumière dans tous les foyers.

 

L’augmentation de la population va obliger les Thiabés à décider d’un système de vote démocratique plus adapté. Inspiré du modèle athénien, une dizaine d’adultes sont désignés par tirage au sort afin de constituer une assemblée.

 

L’augmentation de la population va provoquer nombre de questionnements sur l’avenir de l’île : comment accueillir de nouveaux arrivants tout en préservant la qualité de vie et les préceptes sur lesquels Thiabé repose ?

 

A partir de 1946, avec l’arrivée des réfugiés de la deuxième guerre mondiale, les habitants vont commencer à réfléchir à une charte ainsi qu’à un lieu d’accueil pour ces nouveaux migrants, c'est la naissance des "Greeting Casa " (accueil des étrangers).

 

Avec l’arrivée de réfugiés fragilisés sur le plan psychologique, un certain nombre de Thiabés se  penchent sur la question du bien-être et de la santé mentale. Un Kahlé (centre de soin) est ouvert en 1953 au milieu de la Forêt des Songes. Ce projet est porté par William Greenspoon, ancien médecin des Indes Britanniques, passionné de médecine ayurvédique. Il est aidé par une botaniste allemande Olga Frizt qui sera à l’origine de la culture de plantes médicinales sur l’île, culture qui deviendra dans les années 70 une source de revenu considérable pour l’île.

 

Le Kahlé dispense des soins mais également des enseignements pour ceux qui le souhaitent. Les résultats sur la population sont encourageants.

William et Olga décident de partir en voyage en 1958 afin d’observer d’autres techniques de soin dans le monde. Ce sera la première « délégation » officielle de Thiabé avant qu’il en existe pour les autres domaines de la vie (technologie, agriculture, anthropologie…).

 

Dans les années 50, un collectif d'artistes, de boute-en-train et de rêveurs proposent d'instaurer des fêtes, des rites, des cérémonies pour la communauté. Ils inventent des soirées, des journées festives dans la perspective de créer des moments de rassemblement, de célébrations et de bonheur collectif. Plusieurs fois par semaine, les Thiabés testent ces propositions et pérennisent celles qu’ils ont le plus appréciées.

 

Les Thiabés écrivent ensemble leur propre culture avec pour mot d’ordre : « Tout est possible en rêvant »

Les années 60-70 : Les années créatives

 

Dans les années 60 les « délégations » se multiplient, les Thiabés ont un besoin croissant de voir le monde, de se tenir au courant de ses évolutions.

En 1962, ils décident de donner un rythme régulier à ces voyages de connaissances. Sous la forme de délégations, les Thiabés partent à la recherche de tout ce qui pourrait améliorer la vie sur l’île autant sur le plan matériel (domaines des énergies, de l’agriculture…) que sur le plan immatériel (domaines de la santé, de la culture et de l’enseignement).

Ils estiment qu’il faut tirer la leçon de ce qu’il y a de plus positif dans chaque culture du monde entier.  La population augmente considérablement grâce aux délégations qui se multiplient un peu partout dans le monde. En 1974, la population atteint le millier d’habitants.

 

La première "crise logistique" éclate, les constructions ne suivent pas et les denrées alimentaires s’avèrent trop limitées.

C’est à partir de cette crise que les Thiabés vont imaginer des techniques innovantes afin de pouvoir continuer à vivre sur l’île de la façon la plus respectueuse et harmonieuse possible.

Les méthodes maraichères en « étages » sont inventées pour gagner de la surface au sol, des serres semi-enterrées sont construites pour cultiver toute l’année.

 

Deux villages se créent plus au Sud en 1975 : Taspitiamas et Revès.

La première ville se crée sur l’initiative d’un ancien ostréiculteur Samy Isard, qui rêve d’une exploitation ostréicole sur l’ile.

La seconde ville se crée grâce à un groupe de pêcheurs canadiens.

 

En 1979, une centaine d’habitats partagés sont construits afin de faire face à l’arrivée de nouveaux migrants.

 

C’est à cette époque qu’un groupe d’architectes, de menuisiers et de maçons passionnés décident d’expérimenter plusieurs formes d’habitats en prenant compte des paramètres climatiques, géologiques, humains et sociaux.

Par exemple à Taspitiamas, qui est exposée aux vents et aux typhons, ils enterrent à moitié les maisons, et les disposent en arc de cercle afin de les protéger et de créer des espaces extérieurs communs (potagers / vergers).

Les années 1980-2000

La démographie sur l'île redevient stable. Les besoins en nouvelles technologies afin d'améliorer les conditions de vie se font ressentir. Ces questions vont être exposées en débat public et soumises au vote. C'est à la suite d’un de ces débat que les Thiabés décident de ne pas importer de voiture sur l'île.

De grand travaux collectifs sont organisés afin d'améliorer le réseau d'eau et d'électricité (installation d'hydroliennes).

Face à ces besoins coûteux, ils décident de cultiver plusieurs types de plantes rares afin de les commercialiser sur le continent. (cf « commerce avec le monde extérieur »)

 

Dans les années 90, les jeunes issus du baby boom des années 70 vont impulser une nouvelle dynamique dans la vie de l'île. C'est la naissance des Niba Ménocé et du Télifa (cf « rituel) mais également de l'école telle qu'elle est aujourd’hui sur l’île (non obligatoire…) Cette jeunesse va développer des formes d'expressions artistiques nouvelles et inventera le mot « Kiff » pour qualifier, en un seul mot propre, toutes les valeurs spirituelles réunies sur l’île.

Années 2000 : découverte du tourisme

En 1999, certaines personnalités s'intéressent à Thiabé, et viennent même y séjourner. Des légendes circulent autour du globe comme quoi Thiabé serait un pays autonome, pouvant survivre au "bug de l'an 2000". Certaines de ces personnalités extrêmement riches, redoutant ce bug, tentent d’acheter des terrains sur Thiabé pour y construire des maisons secondaires (sans succès, il n’y a pas de propriété privée sur l’île).

Pendant l’année 1999, de nombreuses stars séjournent sur l'île. Par exemple, Michael Jackson, Rafael Correa (président de l'Equateur), Kurt Weill (compositeur allemand) etc.

 

Cette vague démographique touristique va semer le trouble dans la population. Certains Thiabés ont peur pour l'avenir et la pérennité de leur mode de vie.

C'est à cette période qu'ils mettent en place un programme d'accueil destiné à « filtrer » les nouveaux arrivants. Ils leur proposent de vivre six mois dans la Greeting Casa et de leur enseigner les principes de l'île (agriculture, culture, santé, système démocratique, coutumes). Au bout des six mois, la personne accueillie fait un Giftono à la population si elle désire rester et contribuer à la vie collective de l'île.

Ce programme va permettre de réguler les arrivées des touristes et de garder une forme de cohésion sociale très forte au sein de la population.

 

Il a été décidé également que pour le tourisme, toute nouvelle construction ne serait plus autorisée : seul l'accueil chez l'habitant ou dans la Greeting Casa serait permis afin de prévenir les constructions « ostentatoires » et peu conformes aux principes écologiques de l'île.

 

 

 

 

 

Depuis 2010

La question de la surpopulation et de l'auto-suffisance alimentaire et énergétique est au coeur du débat.

Premier voyage en dhors de l'île
Organisation : Les 1ers pas
40-50
60-70
1980-2000
Années 2000
Depuis 2010
Actuellement

 

Actuellement

Superficie

Largeur : 16 km / Longueur :  22 km

Superficie : 352 km2

 

Population

4 800 habitants

 

Devise

Pas d'argent sur l'île. La base des échanges est le troc ou le don.

 

Politique

Démocratie (= pouvoir au peuple) participative.

Le pouvoir exécutif (qui applique les lois) et le pouvoir législatif (qui décide des lois) sont séparés.

 

Dès les années 70, quand l'île a vu sa population augmenter, la décision a été prise d'organiser un grand tirage au sort une fois par an (année lunaire), pour accepter ou non les nouvelles lois et idées.

 

Les Maisons des Idées : ce sont des lieux communautaires où se rassemble la population plusieurs fois dans l'année, pour débattre et décider des nouvelles lois et des nouvelles idées,  et avancées techniques.

Les journées où le peuple légifère s'appellent "Les Journées Hooholo” (Hooholo = décider en Hawaîen).

La Maison des Idées est aussi utilisée pour "Les Journées Samasya" (problème en Hindi).  C'est aussi là où s’exposent les problématiques que le peuple rencontre, à chaque lune montante et chaque lune descendante.

 

 

Qui fait quoi ? Comment se passe cette démocratie ?

 

Idée des lois : Chaque personne (toute personne sachant écrire) a le droit de proposer une loi. Des réunions s’organisent tous les ans dans chaque village de l’île.

Écriture des lois : Toute personne (qui sait écrire) a le droit d’écrire la loi.

Discussion des lois : Un système de graines est mis en place pour déterminer l'ordre dans lequel vont être traitées les propositions de lois : plus on est intéressé, plus on met de graines devant la proposition (permet de réagir aux urgences et priorités)

Vote des lois : Un tirage au sort représentatif de la population (âge, villages...) décide de l'assemblée des futurs votants. Sur Thiabé, ils organisent un groupe qui va présenter les aspects positifs de cette loi, et un second groupe qui va soulever les aspects dangereux ou négatifs de cette loi. Ils sont eux aussi tirés au sort.

Contrôle et application des lois : après que le pouvoir législatif, c'est à dire l'assemblée des votants, ait voté une loi, il faut pouvoir la mettre en place. C'est le rôle de la "commission de réalisation " qui veille à sa mise en place, elle pourrait être l'équivalent du pouvoir exécutif en France.

Dans une dernière phase, un rapporteur va vérifier sur le terrain si la loi est bien respectée et si elle améliore effectivement la vie thiabée. Le rapporteur fera un compte rendu des conséquences de la mise en place de cette loi.

Le même système est adopté pour les prises de décisions relatives aux différents projets nécessaires à l'île, mais sur une base plus fréquente.  

 

 

Éducation

L'école n'est pas obligatoire mais tout le monde y va. Il y a des écoles dans chaque ville. Elles sont basées sur l'autonomie de l'être humain et sur une pédagogie ludique et concrète. Les cellules d'enseignements sont composées d'un maximum de 12 élèves et se déroulent au sein de l'école mais aussi à l’extérieur.

Les jouets thiabés

L’importation de plastique n’est pas autorisée sur l’ile de Thiabé puisqu’il n’y a aucune possibilité de le recycler et que les Thiabés ne peuvent se permettre d’être envahis par leurs propres déchets. Aussi, les jouets sont construits à partir des ressources locales. C’est Amaru qui a construit les jouets thiabés en bois d’après les souvenirs d’enfance des pionniers thiabés d’origine européenne.

 

Spiritualité

La spiritualité est très présente chez les Thiabés.  Cette spiritualité a été synthétisée par le concept du Kiff (proche du Qi dans la culture asiatique). Il peut se définir comme étant le centre énergétique de chaque être, son élan vital, mais aussi son intuition, son inspiration. C’est le Kiff qui crée le lien invisible entre tous les êtres, autour duquel ils peuvent s’unir dans les mêmes valeurs.

 

La spiritualité est le socle de cette civilisation.

 

Chez les Thiabés, une extrême attention est portée à la singularité. Ils accordent une grande importance à la parole, à l’écriture, et au dessin. Ce sont ces expressions personnelles qui permettent le partage des émotions et permettent à chaque individu de garder son équilibre.

Rapport au temps

Ils fêtent périodiquement leurs qualités plutôt que leurs anniversaires.

Sur Thiabé, les gens grandissent selon les étapes heureuses de leur vie. Leur âge se calcule d’après la somme des événements heureux qu’ils ont vécus : plus ils sont vieux, plus ils se sont comblés de moments de joie. Ils ont oublié la notion d’heures et d’années qui stresse ou rend triste…

Organisation des villes

L'île est organisée par zones particulières et zones communautaires.

 

            Les lieux communautaires ou Colmena

 

            Nourriture :

  • Serres à moitié enterrées : Walipini (légumes)

  • Pressoirs (huiles et jus)

  • Moulins (farines)

  • Miellerie

  • Fromagerie (lait, crème, fromages)

  • Fermes (élevage + céréales)

  • Ferme ostréicole

  • Plantations de thé

 

            Technique :

  • Scierie / Menuiserie (et tout le travail du bois en général)

  • Maréchal-ferrant

  • Charron (constructeur et réparateur de calèche et d’attelage)

 

            Développement personnel :

  • Piste de danse

  • Cinéma (en plein air ou abrité)

  • Maison des Savoirs (histoire thiabée, nouvelles technologies, bibliothèque)

  • Accueil petite enfance (géode)

 

            Lien social, vie collective :

  • Toilettes sèches

  • Kahlé, centre de soin

  • Parkings à vélos + parking calèches

  • Maison des Idées (grandes tables, parole ouverte, votes, tirages au sort...)

  • Greeting Casa (les maisons d'accueil des étrangers. Elles sont au sein du village. Casa = maison en italien et  greeting = salutation, accueil en anglais.)

  • Costumerie (mutualisation de machines, de fils, d'aiguilles, ciseaux, mètres, patrons, de tissus, de savoir-faire divers ...)

  • Nakamal (lieu de dégustation du Tangki, boisson de la parole)

  • Lieu de création singulière (pour enfants ou adultes, avec multiples outils)

Produits d’importation

Les Thiabés importent des produits soigneusement choisis, dont ils jugent l’utilisation pratique et acceptable. Soit ce sont des objets du quotidien tels les stylos, ou le papier, soit ce sont des machines bien spécifiques difficiles à construire sur place mais très adaptées à leur mode de vie : les vélos, machines à coudre, tissus, petites pompes à liquide…

  • La question a été longuement débattue d’importer ou non des ordinateurs. Finalement, plusieurs exemplaires communautaires ont été installés par quartier.

 

 

Commerce avec le monde extérieur

Si les habitants de Thiabé n’utilisent entre eux aucunes monnaies, ils décident néanmoins de conserver une forme de commerce avec le reste du monde. Cette décision fut motivée d’une part par leur désir de faire bénéficier l’île de certaines avancées technologiques (respectueuses de leur code moral) et d’autre part pour leur permettre de voyager dans le monde.

 

Plantes

  • Ils cultivent plusieurs plantes rares, utilisées en cuisine ou dans la pharmacopée.  Ils distillent les plantes pour en faire des huiles essentielles, ou les font simplement sécher.

  • Voici quelques exemples de végétaux cultivés parmi les plus originaux.

Le Maca du Pérou :

  • Plante médicinale à usage multiple, le Maca du Pérou est un puissant aphrodisiaque et une source de vigueur pour l’organisme. Ses propriétés lui ont permis d'obtenir aujourd'hui une renommé mondiale.

 

Les Tagètes (ou oeillet d’inde) :

  • plantes médicinales, aphrodisiaques et de vision. Les peuples des Amériques – du sud des USA au nord la Patagonie – ont utilisé les Tagètes comme plantes médicinales depuis des millénaires : plante vulnéraire, emménagogue, diurétique, digestive, carminative, antibactérienne et anti-rhumatismale. Les études pharmacologiques récentes sur la composition des huiles essentielles de ces espèces de Tagètes peu connues, confirment leurs propriétés et les usages traditionnels qui en ont été faits.

  • Tagetes lucida est une plante apaisante ainsi qu’une plante à rêves utilisée dans les techniques de rêves lucide. C’est vraisemblablement cette espèce de Tagetes qui était associée chez les Aztèques à Xochipelli, la divinité archétypique des fleurs et des substances enthéogéniques. Aucun alcaloïde n’a été découvert dans les Tagetes Lucida mais il contient une substance proche de la salvinorine (présente dans la plante enthéogénique Salvia Divinorum au Mexique) qui n’aurait pas encore été identifiée. «...avec les yeux fermés, le mélange à fumer Huichol est réputé conférer les mêmes images et visions que celles du peyotl».

L’huître potagère :

  • La Mertensie maritime, de nom botanique Mertensia maritima est une plante vivace rustique de la famille des Boraginacées. On l’appelle communément « Huitre de terre ». Le goût iodé très intense et la texture légèrement croquante de ses feuilles en font un met tout à fait sensationnel.

Apiculture

  • Les Thiabés ont toujours eu des ruches sur l’ile. Ils s’aperçoivent que les abeilles butinant régulièrement leurs plantations d’herbes médicinales, donnent un miel gardant les qualités des plantes. En gérant avec une grande précision l’emplacement des ruches en fonction de la floraison, ils développent des miels spécifiques pour soigner.

 

Grâce à ces différentes cultures rares, les Thiabés se construisent une réputation de fins herboristes. Leurs produits sont très recherchés et leur apportent un revenu régulier.

 

Inventions

L'île est un terrain d'expérimentation pour de nombreux inventeurs. Une délégation spéciale, "La délégation pour demain" est chargée de surveiller l'apparition de nouvelles inventions pouvant être utiles au mode de vie de Thiabé. Elle a pour mission de voyager autour du monde à la rencontre des inventeurs, et de proposer leur île comme terrain d’évaluation et de développement de leurs recherches.

 

Quelques inventions, trouvailles développées sur l'île :

  • Permaculture

  • Aquaponie : culture hors sol dans des bassins avec des poissons. 

  • Serres autour des maisons

  • Éoliennes

  • Mini-turbine de rivière

  • Habitats spécifiques (éco troglodytes…)

  • Gravity light (lampe à gravité)

  • Chaise de sieste (inventeur : Guët, France)

 

Architecture

L'île est construite sur le principe d'îlots d'habitats au centre desquels se trouvent un potager et un poulailler.

  • L’architecture des maisons individuelles mélange beaucoup de styles et de types d’habitats,  à l’image des nombreuses nationalités présentes sur l’ile : maison, chalet, cabane, tente, yourte, hutte... Chaque habitation est dotée d’une petite éolienne et de toilettes sèches.

 

           

Transports

Chevaux

Lors de leurs premières venues sur Thiabé, ils emmènent avec eux, plusieurs chevaux rustiques du brésil, adaptés pour les différents travaux et transports sur l’ile. A l’aise dans le milieu aquatique des marécages, et sur terrain plus rocheux.

Marajoara

Introduits il y a plus de 300 ans par les portugais, ces chevaux originaires du Cap Vert s’installent sur l’île de Marajoara, et s’adaptent facilement aux conditions difficiles, entre pluie et sécheresse. Ils sont utilisés pour les travaux agricoles et comme moyen de transport.

Pantaneiro

Cette race désigne les chevaux vivants dans les marécages du Mato Grosso, tout comme les Marajoara ils sont petits et très résistants, et la race est aussi menacée. Il s’agit en fait de chevaux ibériques introduits pendant les expéditions croisés avec des Criollos argentins. C’est seulement au XXeme siècle qu’on apportera du sang anglais et arabe.

 

Ces chevaux sont montés ou attelés. Un charron s’occupe du matériel d’attelage,

et des différents types de carrioles.

 

Vélo

Le vélo est aussi largement utilisé, en version individuel ou collective de type Rosalie.

Trottinette 

Faciles d'importation et d'entretien, les trottinettes commencent à faire leur apparition dans une version tout terrain.

Greeting casa

A partir de 1946, avec l’arrivée des réfugiés de la seconde guerre mondiale, les habitants vont commencer à réfléchir à un lieu d’accueil et d’habitation temporaire pour les réfugiés. C’est la naissance des « Greeting Casa » ou Maison d’Accueil. 

Ces réfugiés philosophiques ont six mois pour expérimenter la vie sur l'île, découvrir son fonctionnement, ses possibilités et impossibilités, bref pour qu’ils sachent si la vie sur Thiabé leur convient.

S’ils décident de rester et de devenir Thiabé, ils construisent une maison et s’engagent à respecter la charte de fonctionnement, les Lois de l’île.

Vêtements

Ils s'habillent avec des vêtements de seconde main, récupérés ou échangés.

 

            Vêtements traditionnels :

De couleur blanche, avec des accessoires et bijoux en chambres à air peintes. Ils inscrivent dessus, les moments heureux de leur vie, soit sous forme d'écriture, sois sous forme de dessins.

Actuellement, ce sont les délégations qui s'habillent ainsi, de manière à s'identifier quand ils vont dans un pays étranger.

Historiquement, Elisabeth est venue sur l'ile avec des malles pleines de robes et tissus blancs. Honoré et Ismérie découvrirent aussi des tissus magnifiques, très bien conservés dans des malles, dans une grotte protégée de la pluie, du vent et des bêtes, et datant de l'époque de la piraterie.

Spécialités culinaires

L' île est quasiment en autarcie alimentaire. Les Thiabés mangent beaucoup de produits issus de la mer (poissons, crabes, algues), ils cultivent énormément de légumes, fruits, légumineuses et céréales. Ils produisent du fromage et un peu de viande.

Parmi les plantes curieuses qu’ils décident de cultiver par choix gustatif, par goût de l’originalité, ou par nostalgie, nous pouvons citer :

  •  teff : céréale éthiopienne sans gluten à haute valeur protéique

  •  jambon végétal

  •  citron caviar

  •  huitre potagère

 

Le Tangki :

C'est la boisson locale, une spécialité de Thiabé. Çe mot signifie "la clef de la parole", provient du bishlamar "ki" (= la clef) et "tang” (= la langue) . On boit des coques de tangki, dans des Nakamals (même nom qu'en Nouvelle Calédonie ou Vanuatu)

Ils boivent le Tangki toujours collectivement, à plusieurs moments de la journée :

  • Le matin quand le soleil se lève c'est la « cocorico ».

  • Le soir avant le souper c'est la « coquine ».

  • Celle des événements c'est la « coque ».

 

 

            Expressions liées :

                       "On va se cogner une coque !" = on va trinquer.

                       "Une coque yumi" = coque juste à deux (contraction de "you" and "me")

                       "Une coquetterie" = se boire une coque seule

                       "Une coque-hard" = un concentré de Tangki

Rituels

Les Thiabés ont plusieurs rites qui rythment leur vie depuis leur naissance. Ces rites ponctuent chaque passage d’un âge à l’autre de la vie. Il est marqué entre autre par le choix d’un nouveau prénom qui correspondra à l’étape de vie qui s’ouvre.

 

Notes générales sur les rites de passage dans le monde :

Les rites de passage dans les sociétés dites traditionnelles ont une fonction symbolique et sociale très forte. Ils permettent à l'enfant de devenir un homme ou une femme : un être sexué avec une identité ferme, ayant intégré les règles qui président aux échanges sociaux. C'est une étape de socialisation qui permet à la société de contraindre l’individu d’adopter des comportements conformes à ses valeurs et normes.

Ils revêtent dans la plupart des civilisations un caractère violent  : séparation brutale, épreuves physiques et intellectuelles violentes.

Ce type d'épreuve dans les sociétés dites modernes et plus « individualistes » n'existe pas (quoique certain pouvait considérer le service militaire comme tel lorsqu'il était obligatoire).

 

Sur Thiabé, contrairement aux rites traditionnels qui tentent de rompre, souvent violemment, avec l'enfance et qui se déroulent sur une période précise et réduite, les rites de passage sont personnalisés selon chaque personne. Étant tous différents, ayant tous nos forces et faiblesses à différents endroits, les rites diffèrent toujours légèrement…

La Forêt des Songes

La Forêt des Songes est la plus grande forêt de l'île. Son nom a été choisi par Elisabeth qui adorait s'y réfugier pour y lire son livre préféré : Songe d'une nuit d'été de William Shakespaere.

Aujourd'hui une partie de la forêt abrite des habitations suspendues dans les arbres (ville de Simia) et le centre de soin : le Kalhé.

Le premier rite marque le passage du nourrisson à la petite enfance, c’est à dire dès quand l’enfant sait marcher et parler. 

L’enfant est mené à l’orée de La Forêt des Songes et choisit un arbre qui deviendra sacré à ses yeux. Sous cet arbre, on lui raconte une histoire tout en le maquillant avec des pigments naturels. Un motif animal ou végétal sera peint sur son visage accompagné de la première lettre de son nouveau prénom en alphabet thiabé. 

L’enfant pourra revenir sous cet arbre quand il veut pour se réconforter, s’isoler, ou rêver. 

Un deuxième rituel de passage s’étend sur plusieurs années. A l’âge de raison, entre 6 et 9 ans, les enfants se familiarisent progressivement à la vie en forêt. Ils y séjournent fréquemment. D’abord accompagnés par des adultes puis par des enfants, pendant quelques heures ou quelques minutes, de jour ou de nuit… Ils trouvent peu à peu le courage de passer une nuit entière dans la forêt tout seul.

 

Le Niba Menocé 

Niba Ménocé signifie le deuxième nid en japonais. C’est le nom donné au plus important rite de passage chez les Thiabés, celui qui relie l'enfant à l’adulte.  

Deux sessions par an, aux intersaisons (entre saison chaude et saison des pluies, et entre saison des pluies et saison chaude).

Durée moyenne du séjour : entre 1 mois et 6 mois.

Maximum par session : 20 jeunes.

Il n'y a pas d'âge fixé pour passer ce rituel. C'est quand le jeune se sent prêt. On peut considérer que c'est plutôt un rituel d'apprentissage qui se fait "tard" par rapport à d'autres civilisations : entre 16 et 21 ans.

Niba Ménocé, c’est aussi le nom du lieu où se déroule ce rite.

A la fin de leur adolescence, lorsqu'ils le souhaitent, les jeunes sont amenés en bateau dans un coin de l'île au Nord Ouest qui leur est réservé, près d’une plage abritée du vent.

Cette séparation d'avec le monde des adultes et de leur enfance leur permet d’épanouir leursingularité physique, affective et intellectuelle.

La seule habitation fixe construite  dans cette partie de l’île est une Géode. Elle contient des livres, des plans, des maquettes, des graines… et constitue un premier abri à leur arrivée.

Les jeunes vont devoir construire le reste des lieux nécessaires à leur quotidien dont le principal est familièrement  appelée « La Niba ». C’est une grande construction destinée à être leur lieu de vie collectif. Ils vont y apprendre à fonctionner en groupe et à être autonomes. 

 

La Via-Azul

Pour revenir du Niba Ménocé, les jeunes doivent traverser la Forêt des Songes par les arbres, jusqu’à Simia, suivant un parcours acrobatique parfois vertigineux. Pour surmonter cette épreuve, ils doivent faire appel à leur courage, leur force et surtout à leur solidarité. C'est le moment où ils affrontent leurs dernières peurs, mais sans peur pas de courage !

En arrivant à Simia, ils passent devant le Totem en présentant leur nouveau nom. Les Thiabés accueillent les jeunes devenus adultes en organisant une grande fête : Le Telifa. Ils préparent de la musique, des chants, des repas de fêtes, étendent des fanions blancs entre les arbres, font quelques feux dans des braséros … en écoutant le récit des jeunes adultes. 

Les jeunes Thiabés présentent et font déguster une nouvelle boisson qu'ils ont inventée lors de leur séjour à la Niba. 

A Thiabé, les nouvelles générations garantissent l'évolution des traditions en y apportant leur touche personnelle. Le savoir doit rester vivant et en évolution.

"Ae Kino"

Rite du corps changeant.  Traduit de l’hawaïen, littéralement : "acceptation du corps".

Pratiqué à plusieurs moment de la vie : Femmes : puberté, après une grossesse, ménopause ...

Hommes : puberté (voix qui mue), autour de 65 ans.

 

Fé ou grandi

Provient du créole haïtien "Fé ou grandi", signifiant faire grandir. C'est le rite du passage à la parentalité :

Il dépend de l'instinct maternel de chaque parent. Il se fait souvent entre les 6 mois du 1er enfant et les 6 mois du 2ème enfant...

           

Kounga

C'est le rite qui définit notre "fonction" au sein du groupe. Mot Maori qui signifie littéralement "qualité". Ce rite fête et met en avant aux yeux de toute la société la qualité forte de la personne. Ce rite est souvent assimilé au nouveau nom, donné lors d'un rite de passage.

 

"Ka'ike'ike" (Rite de vieillesse)

Expression hawaïenne. Traduction littérale : "échange de savoir". Vieillir est en lien avec une certaine sagesse chez les Thiabés. Ils admirent la vieillesse, et sont heureux de vieillir. Mais ils estiment que bien vieillir c’est quand une personne âgée est accompagnée et que la discussion et le lien se gardent avec les jeunes générations. Le rituel vise donc à “présenter” (de manière rituelle) un “jeune” à un “vieux”. Chaqun doit débattre, échanger, se raconter …

 

Gitftono

Provient de l'anglais gift to know, littéralement "don du savoir". On le retrouve principalement sous deux formes : pendant l'enfance et pendant le rite de vieillesse.

Pour les Thiabés l'enfance est une succession d'apprentissages, d'expériences joyeuses, d’essais et d'erreurs. L'enfant Thiabé n'est jamais mis en difficulté dans ces apprentissages, puisqu'il évolue à son rythme. Les écoles ne sont pas obligatoires mais tout le monde y va ! (même certains adultes qui ont envie d'apprendre encore ou d'enseigner). A la fin de l'année il n'y a pas d'examen, seulement une « œuvre » individuelle et / ou collective relatant l'acquisition de nouveaux savoirs et expériences.

Cette œuvre est personnelle (même si elle a eu recours à des éléments collectifs) elle peut être orale ou écrite, dessinée, peinte, chantée ou encore sculptée. Tous les supports sont utilisés pour exprimer le bouillonnement intellectuel, émotionnel et physique que l'enfant ou l'adolescent a traversé.

Chaque fin d’année, une fête est dédiée au don de ses oeuvres : l'individu choisit de le donner à une personne ou à l'ensemble de la population, dans ce cas il peut mettre en scène son œuvre ou l'exposer sur l'arbre totémique.

A cette fête, les Thiabés font le rituel du Pas Sage. Ils considèrent en effet que plus on acquiert de la connaissance et de l'expérience plus on devient « sage » (non dans le sens docile et discipliné, mais dans le sens de « celui qui a la capacité de comprendre et de juger justement toutes choses »)

Pendant le rite de vieillesse, il y a un échange de savoir entre plusieurs générations. Les jeunes doivent donner un savoir à l'ancêtre, et l'ancêtre doit transmettre un savoir à un jeune.

 

Les délégations

 

La société Thiabé a évolué au fil des ans grâce aux voyages de plusieurs délégations et aux connaissances qu'elles ont ramenées.

Ces délégations sont financées par la vente de produits naturels (plantes, huiles essentielles, miel...) et fonctionnent sur initiatives personnelles. Elles gardent l'ouverture des Thiabés sur le monde et sont considérées d'utilité publique.

 

Légende thiabée

 

 

Il était une fois 5 familles aventurières qui décidèrent d’aller vivre sur une île qu’ils connaissaient tous à travers les livres de la bibliothèque et les cartes géographiques que leurs ancêtres avaient dessinées.

Tous en rêvait…

Elle était décrite comme un vrai petit paradis, avec des habitants extrêmement gentils. C’était une île parfaite.

Chaque famille avait 5 enfants, des filles et des garçons allant de 17 ans à 6 mois.

En tout ils étaient 35.

Dans ce petit groupe il n’y avait pas de chef, tout le monde s’entendait bien et toutes les décisions se prenaient ensemble autour d’un feu.

Pendant 3 ans ils construisirent un bateau de taille assez importante pouvant abriter les 5 familles.

Chaque famille avait sa chambre et la cuisine était commune à toutes.

Quant à la salle de bain il n’y en avait pas, ils se laveraient sur le pont avec l’eau de mer pardi !

Ils avaient appelé leur bateau « Nouvelle Chance ».

Plus la construction du bateau avançait et plus le jour du grand voyage approchait.

Un matin d’hiver tous embarquèrent sur « Nouvelle chance ».

  • Mais après seulement 3 jours de mer, une tempête fit rage, les familles avaient le pied marin certes mais personne ne gagne contre les éléments déchainés.

Le bateau se retourna une première fois et se remit à flots par miracle MAIS une énorme vague l’emporta dans les limbes aquatiques!

            TOUT SEMBLAIT FINI…

 

…Quand tout à coup une nuée d’Hippocampes, au moins 100.000, sortie des profondeurs, vint au secours du pauvre bateau presque englouti  et des 5 familles toutes serrées dans leur chambre!

Ces petites bêtes appelés aussi chevaux marins ont soulevé toutes ensemble « Nouvelle Chance » et de TOUTE LEUR FORCE elles l’ont sorti de l’eau !

Le soleil perçait enfin et la tempête s’éloigna définitivement.

Les familles étaient sauvées.

 

Les hippocampes heureux dansaient par milliers à côté du bateau avant de disparaitre à jamais.

Grâce à ce sauvetage les 5 familles réussirent à trouver l’île merveilleuse et elles s’y installèrent heureuses !!!

Très rapidement elles décidèrent de rendre hommage aux hippocampes sauveurs.

Elles eurent l’idée de créer un TOTEM autour duquel tout le monde se rassemblerait pour discuter lors des fêtes organisées sur l'île.

 

L’habitant de l’île le plus habile de ses mains sculpta fièrement le TOTEM en forme d’hippocampe, quand une petite fille s’approcha de lui et dit :

« Moi je préfère les licornes, elles sont magiques comme les hippocampes qui nous ont sauvés ».

 

Alors pour lui faire plaisir et parce que c’était tellement vrai, il posa une corne sur la tête de l’animal.

C’est ainsi que le TOTEM devint L’HIPPOCORNE moitié Hippocampe et moitié Licorne.

Cette petite fille s’appelait Jacquotte !

Est-ce que cette histoire est vraie ?

On ne sait pas c’est pour cela qu’on dit que c’est une légende !

Mais ce qui est sûr c’est que Jacquotte lorsqu’elle fût grande devint une redoutable pirate et baptisa son bateau L’HIPPOCORNE !

Education- Spiritualité - temps
Organnisation des villes
Import exprort
Inventions - Architecture
Transports
Vetements - specialté culinaie
Rituels
Délégations
Légende thiabée
bottom of page